Tristram Gräbener, Life and Opinions

Écolos des champs, écolos des villes

2011-11-04

J’ai une étiquette d’écolo et j’ai déménagé à Paris. Beaucoup de gens s’étonnent comment moi, amoureux de la nature, je fais pour vivre dans le béton et la pollution.

Pour faire simpliste (parce que la subtilité n’est pas le maitre mot par ici), derrière le mot « écologie » on peut foutre principalement deux choses qui se contredisent parfois dans les idéaux et souvent dans la vie quotidienne.

Écolo des champs

Avoir son potager, ne plus entendre la circulation de la rue des Pyrénées, faire de longues promenades bucoliques, ça fait rêver. L’étape d’après c’est d’élever des chèvres dans le Larzac (n’ayons pas peur des clichés).

Dans cette famille d’écolos on va trouver des amoureux d’animaux, rétrogrades qui regrettent le bon vieux temps, des chasseurs, des anti-éoliennes, anti-trains,…

Écolo des villes

Bon, sauf que moi, je suis ingénieur, j’aime les chiffres, j’aime voir les choses dans leur globalité, imaginer un mode de vie qui passe à l’échelle. Donc, deux chiffres issus des statistiques ministérielles:

Or si on veut sauver le monde, il faut émettre moins de CO₂ et dépenser moins d’énergie. Donc il faut réduire les transports (donc on se tasse tous pour réduire les distances et avoir de bons transports en communs) et il faut réduire la consommation d’énergie des bâtiments (donc on se tasse tous pour avoir moins de façades par où s’échappe la chaleur).

Au final, le parisien qui s’en fout de la planète avec un pass navigo et son appartement est plus écolo que le hippie illuminé qui nécessite une voiture pour voir des potes, et qui a une maison avec 5 faces qui balancent la chaleur à l’extérieur.

Et puis il y a le cas des abeilles qui se réfugient en ville pour échapper à la pollution des campagnes (pesticides...). C’est bien que notre air n’est pas si pollué que ça :)

Et la vision utopique ?

C’est trop simple de me contredire : on sait faire des maisons indiviudelles passives. On peut imaginer des petits ilôts d’habitats de quelques milliers de personnes où l’on vit sans voiture et reliés entre-eux par un train… J’adore dessiner des villes sur une carte blanche, mais dans le présent, je préfère Paris.

UPDATE

Bon, j’ai dit de la merde sur la part de la voiture individuelle. Elle ne représente en fait « que » 20% des émissions de CO₂. Merci à Maxime d’avoir relevé l’erreur. J’avais confondu « la part de la voiture dans les transports individuels » avec « la part de la voiture individuelle dans les transports ».

Cela m’a permis de trouver des chiffres intéressants qui vont dans le sens de ce que je disais http://www.eea.europa.eu/publications/transport-at-a-crossroads/at_download/file

Ils donnent un tableau avec l’énergie consommée dans les transports selon la densité :

Histoire d’avoir des ordres de grandeur :